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Résumé

L’intensification des  pratiques agricoles dans les agroécosystèmes entraîne des changements d’occupation du sol, modifiant la structure des paysages (composition et configuration) et affectant par conséquent la composition des communautés d’ennemis naturels et leurs dynamiques spatio-temporelles. Comprendre les mécanismes qui entrent en jeu à l’échelle paysagère ou l'échelle locale, est un levier important pour la mise en place d'une stratégie de gestion des ravageurs favorisant la lutte biologique par conservation.

Cette étude a examiné les effets relatifs : 

• de la proportion d’habitats semi-naturels,
• de la densité des lisières (qui caractérise la fragmentation du paysage viticole et les zones d'interfaces habitats semi-naturels/vigne)  et
• de la ressource locale en fleur sur les communautés de chrysopes (ennemis naturels) dans 10 vignobles du Sud-Ouest de la France.

Le potentiel de régulation des ravageurs (tordeuses et cicadelles) par les chrysopes a également été évalué.

Les résultats obtenus pendant ce stage montrent que l’abondance de chrysopes était plus élevée lorsque que la quantité d’habitats semi-naturels augmentait, mais la densité de lisières ou la ressource locale en fleurs ne semble pas avoir d’effet. Par ailleurs, ces différentes composantes n’ont pas eu d’influence significative sur la date de colonisation des vignobles par les chrysopes, ni sur leurs traits d’histoire de vie liés à leur capacité de dispersion ou à leur masse lipidique. Les chrysopes possédant une bonne capacité de dispersion, la distribution des ressources à l’échelle locale semble moins déterminante que celle à l’échelle du paysage.

Enfin, la densité de la lisière semble avoir un effet positif sur la régulation des cicadelles par les chrysopes. L’augmentation de la densité de cet habitat permettrait donc un meilleur potentiel de régulation biologique des cicadelles en favorisant leurs déplacements, notamment celui de Chrysoperla lucasina.